Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

lundi 14 octobre 2013

Valoutina-Gora 1812

Une nouvelle séance de DBN sur la campagne de Russie, cette fois pour un premier test d'un scénario pour proposer une future initiation au public.

Valoutina-Gora, c'est la banlieue est de Smolensk, la ville sainte. En août 1812 Napoléon pense que les Russes viennent de lui offrir une chance historique de remporter la campagne en défendant la ville, symbole religieux que personne ne laisserait aux Français... Il ordonne donc le siège de la ville, 3 jours d'assauts furieux face à des murs médiévaux contre lesquels la Grande Armée est mal équipée. Mais au matin du 19 août, alors que les défenses s’effondrent, les Français constatent que l'armée russe a évacué la ville pendant la nuit. Les corps français entament la poursuite dans la plus grande improvisation.

Au nord, impossible de rattraper les Russes, qui ont trop d'avance.

Mais à l'est, le corps de Tchoutkov, qui couvrait la retraite du train d'artillerie, s'est perdu dans des marécages et est toujours à porté !!! Ney, toujours bouillant, fonce, plus ou moins soutenu par Junot et ses westphaliens. Junot ne s'est jamais vraiment remis d'une blessure à la tête (un coup de sabre reçu en Espagne) mais personne ne veut l'admettre, et l'on blâme plutôt ses mauvaises relations avec l'état-major westphalien.

Au centre du champ de bataille les deux corps russes de Tchoutkov et de Baggovout. A gauche de l'image, les deux corps français de Ney et de Junot qui entament le combat.

Les Français ont l'avantage en qualité de troupes, et une quasi-parité numérique. De plus Ney est un chef redoutable et dispose entre autres de la remarquable brigade de cavalerie lourde saxonne, un avantage indéniable.

Pour autant, les Russes ne sont pas de simples victimes offertes en sacrifice. Si ils sont en infériorité numérique, ils disposent de plusieurs unités de grenadiers qui renforcent encore leur solide infanterie. De plus leurs cosaques ne peuvent être négligés même si ce ne sont pas des troupes de choc.


Au nord, Ney fonce et crée un désordre dans les rangs russes par une manœuvre de flanc. Il ne faut pas traîner, l'objectif des Français est soit de faire traverser la rivière à un maximum de brigades, soit de démoraliser complètement les russes au plus vite.

L'objectif est de poursuivre le gros de l'armée, pas de remporter une victoire facile sur une fraction négligeable des forces ennemies.


Hélas au sud, Junot se montre franchement apathique et sa progression est bien plus lente qu'espérée et n'épaule pas efficacement Ney. Les Français ont historiquement remporté une petite victoire mais sans pouvoir rattraper le gros de l'armée russe.

Ce combat est atypique puisque l'avantage des généraux français est moins évident que lors des autres batailles de la campagne (Ney est excellent mais Junot n'est pas meilleur que les Russes, généraux très braves mais manœuvriers moins énergiques que les Français par goût, par doctrine et par une moindre efficacité des état-majors).

Dans notre petite partie les Russes ont fait un peu mieux que dans la réalité: quoi que malmenés dès le début par le corps de Ney ils ont résisté solidement et les deux armées se sont effondrées au même moment. Match nul tactique et donc une petite victoire stratégique pour les russes dont la retraite vers Moscou sera un peu plus calme. Aurons-t'ils le temps de mieux fortifier Borodino ?

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