Jeux d'Histoire du Ponant - club de jeux d'Histoire à Brest

samedi 28 novembre 2015

Vicus Dolensis, 469AD

Le Jeu d'Histoire se décline sous de multiples formes. Que ce soit avec du carton, ou des "soldats de plombs" (*), ce loisir continue de faire peur à cause d'une prétendue complexité des règles à maîtriser, du matériel à préparer, de la méconnaissance de l'Histoire, du temps à consacrer, et certainement d'une foultitude d'autres arguments qu'il serait ici trop longs à lister. Il est facile de démontrer le contraire.

Ainsi, la règle De Bellis Antiquitatis (DBA) permet, avec une surface de jeu et un nombre de pions limité, de jouer avec des règles simples d'accès des rencontres historiques. Nous utilisons la version 2.2, la plus adaptée à l'initiation.

(*) les figurines que nous trouvons dans le commerce comportent de plus en plus rarement de plomb, à cause de la dangerosité du métal.


Sur une table de bar (au format 60 x 60 cm), deux armées de 12 plaquettes sont alignées ; l'objectif : prendre quatre plaquettes à l'adversaire.

Cette règle décrit de nombreuses armées types, de la Haute Antiquité au début de la Renaissance. Notre approche, au JHP, est de jouer des batailles qui se sont réellement déroulées ou plausibles. Internet est une base de scénarios quasiment infini (cherchez "bataille" + "clovis" par exemple, et faites votre choix).
L'Histoire n'est alors plus qu'un prétexte, et fait place au jeu très rapidement.

Nous sommes en 469, à Déols.  Les Bretons de Riothime affrontent sous les Aigles romaines les Wisigoths d'Euric.


Dans son "Histoire des Goths", Jordanès écrit :

"Ainsi, Euric, le roi des Wisigoths, remarquant que les princes romains changeaient souvent, s'efforça de placer les Gaules sous son autorité. Quand il l'apprit, l'empereur Anthémius appela les Bretons à l'aide. Leur roi, Riothime, vint avec 12.000 hommes à Avaricum (aujourd'hui Bourges)"...

Euric réagit promptement, et dépêcha une armée nombreuse. La rencontre eut lieu à Déols, à 60 km au Sud-Ouest de Bourges.


Cette bataille, finalement très peu documentée, laisse une très grande liberté d'interprétation pour définir les ordres de batailles et le terrain. Nous utilisons donc les principes de DBA, et les listes d'armées fournies. Seule adaptation à la règle : un type de troupe (les Auxiliaires) bénéficie d'un soutien arrière au combat s'il se trouve sur deux rangs.

La cavalerie wisigothe se déploie sur les ailes, alors que l'armée "romaine" se rapproche
 Côté "romain", la cavalerie lourde se porte sur l'aile droite, l'infanterie gardant le centre
 Et tout cela sur un espace franchement réduit...
Quelques secondes avant le choc
Les goths réussissent à coincer les cavaliers lourds "romains"...

... mais ces derniers s'échapperont de cette mortelle étreinte, et basculeront en deux tours leurs adversaires. Seule la cruauté des photographies suivantes interdit de les publier.

Dans son "Histoire des rois francs", Grégoire de Tours dit que les Goths firent "grand carnage" des Bretons. En fait, il n'en fut rien. Bien au contraire.

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